Em.Mie

"L'essentiel est d'être ce que nous fit la nature. On n'est toujours que trop ce que les hommes veulent que l'on soit."

Mardi 22 octobre 2013 à 11:28

 Le temps orageux, nos corps attirés...

Les gens ont peur du bruit. Ils ont peur du bruit que nos vies engendrent. Et j'avais peur aussi. L'échos du silence, celui qui avait eu lieu à ce moment là. M'avait rendu le bruit insupportable, tu sais.

On ne choisit pas ce qu'on écrit. Ca arrive malgré nous, ça tombe là. Comme toi.

C'est beaucoup plus simple d'ignorer et de se taire, pour tout le monde. Mais c'est tellement plus inhumain de ne rien dire. De ne pas dire à quel point nos actes tourmentés, passés, influencent ce que nous sommes.

Je t'aime à en crever le silence. A en crever tout court.

Parce que tout ce qui compose notre vie est d'une douceur sulfureuse.

Nos bagarres insensées et nos baisers tumultueux.

Ta voix dans l'automne avec mes pas à coté des tiens.

Jeudi 10 octobre 2013 à 10:25

Je voudrai trouver un responsable tellement que cette peine est infime.

Je voudrai vous dire que c'est de votre faute, vous les adultes trop idiots.

Vous les adultes avec vos bêtises de grands.

Je t'avais déjà perdu y'a dix ans Papi.

Je t'avais déjà perdu, et je n'en connais même pas la cause. Elle me paraîtrait bien trop ridicule et ne ferait qu'attiser ma colère. 

Alors voilà, c'est fini. Qu'est-ce qu'on pourrait dire d'autre à une gamine de vingt et un an, qui semble redevenir une enfant derrière ses larmes.

Vous, les adultes, si beaux, si grands, vous en avez des souvenirs, vous en avez des choses à quoi vous raccrocher.

Les miens de souvenirs, je les compte sur les doigts d'une main. Et ça me fait mal, tellement de mal de ne pas en avoir plus. J'avais même pas dix ans quand t'es parti, vingt lorsque je t'ai retrouvé... Et il me semble désormais retourner à mes dix ans. Tu n'es plus là.

Je voudrais te parler, je voudrai construire des souvenirs encore et encore...

Je voudrais que tu me racontes ta vie, je voudrais te faire partager la mienne.

Je voudrais entendre encore et encore tes "Ouh là là là.." et me serrer contre ton gros ventre.

Je voudrais croiser ces petits yeux derrières tes lunettes pour leur montrer à quel point je les aime.

J'aurais voulu des tonnes de souvenirs pour palier le manque de toi et nos retrouvailles si courtes...

 

Alors tu sais quoi, je vais fêter la vie maintenant... Je vais fêter la vie parce que célébrer la mort c'est pas pour moi.

Je vais fêter la vie aussi follement que tu as vécu la tienne.

 

Je t'aime...

Dimanche 6 octobre 2013 à 12:13

 

Et je t'entends papa, à peine réveillée, mais je t'entends t'activer dans la cuisine...

Tu commences déjà à râler parce que tu ne trouves pas les choses, que la vaisselle n'est pas faite. Mais au fond ça te fait sourire et moi aussi, parce que les dimanches matins c'est comme ça.

 Je descends les escaliers, et je sens déjà les effluves de ta cuisine m'envahir les narines. 

Il est encore tôt mais toi tu cuisines déjà, le dimanche il est pour toi. 

Et je te retrouve un couteau à la main, en train de découper, hacher... Et cette bonne odeur de beurre, d'herbes et d'épices. Chuchotant dans la marmite... Bouillonnant...

Tu m'embrasse sur le front, oui, ça a toujours été comme ça.

Tu allumes le jukebox... Hier encore je dansais sur tes pieds en écoutant Eddy Mitchell pendant que le déjeuner cuisait... 

C'est comme ça, les dimanches, les dimanches de mon enfance... 

Et moi je danse, je danse et je n'entends rien d'autre que la musique et toi... 

Pourtant toi tu ne parles pas, ça ne servirait à rien de toute façon, toi tu chantes...

 

Et à vingt et un ans, c'est encore bon de sentir qu'on peut être une enfant dans cette maison...

Comme les dimanches de mon enfance...

 

Dimanche 22 septembre 2013 à 18:29

Et nous irons flâner à Paris... 
Les musées, les théâtres, les bistrots... 
Nous irons nous soûler de joie et d'amour, d'art et de culture...

Et je t'amènerai au printemps, dans ces douces montagnes...
Éblouissantes, époustouflantes, impressionnantes...
Nous irons nous imprégner d'authenticité et de sérénité, d’inaccessible et de liberté...

Dimanche 22 septembre 2013 à 18:26

Et là, la foule... La foule belle et colorée, souriante, bruyante. 

Ces hommes, ces femmes, ces enfants... 

Dehors la nuit a inondé la ville. 

Une toute nouvelle effluve envahit mes narines, celle du voyage, des rencontres, de la folie et des rires... 

L'effluve de l'Afrique. 

 

J'avance le coeur léger, à l'affût de l'inconnu, des chants, des prières, des odeurs... 

Parmi ces gens aussi noirs que le basalte dont les sourires éclatants ressortent de leurs doux visages. 

Ces mômes qui jouent, courant pieds et culs nus dans les rues. 

Les yeux ébahis, l'authenticité et la sincérité de leurs actes me bouleversent. 

Ces mômes, ignorants... Insouciants, comme on aimerait encore l'être... 

La simplicité de l'enfance.



[...] 

 

Gorée... 

 

Sa prison, recouverte d'herbes verdoyante, élevée au dessus des falaises, semble respirée de nouveau, enfin libre... 

Les maisons, rouges, roses, blanches, jaunes... Et j'en passe. Usées par tant d'histoire, belles de leur devenir. 

Les ruelles ensoleillées se jettent dans l'océan, entourées de baobabs, foulées par les chèvres... 

 

Une île de mémoire. 

Des pieds entravés, des mains liées... La souffrance et l'espoir.

Et ces millions de sourires, disparus, vendus...

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