Je voudrai trouver un responsable tellement que cette peine est infime.
Je voudrai vous dire que c'est de votre faute, vous les adultes trop idiots.
Vous les adultes avec vos bêtises de grands.
Je t'avais déjà perdu y'a dix ans Papi.
Je t'avais déjà perdu, et je n'en connais même pas la cause. Elle me paraîtrait bien trop ridicule et ne ferait qu'attiser ma colère.
Alors voilà, c'est fini. Qu'est-ce qu'on pourrait dire d'autre à une gamine de vingt et un an, qui semble redevenir une enfant derrière ses larmes.
Vous, les adultes, si beaux, si grands, vous en avez des souvenirs, vous en avez des choses à quoi vous raccrocher.
Les miens de souvenirs, je les compte sur les doigts d'une main. Et ça me fait mal, tellement de mal de ne pas en avoir plus. J'avais même pas dix ans quand t'es parti, vingt lorsque je t'ai retrouvé... Et il me semble désormais retourner à mes dix ans. Tu n'es plus là.
Je voudrais te parler, je voudrai construire des souvenirs encore et encore...
Je voudrais que tu me racontes ta vie, je voudrais te faire partager la mienne.
Je voudrais entendre encore et encore tes "Ouh là là là.." et me serrer contre ton gros ventre.
Je voudrais croiser ces petits yeux derrières tes lunettes pour leur montrer à quel point je les aime.
J'aurais voulu des tonnes de souvenirs pour palier le manque de toi et nos retrouvailles si courtes...
Alors tu sais quoi, je vais fêter la vie maintenant... Je vais fêter la vie parce que célébrer la mort c'est pas pour moi.
Je vais fêter la vie aussi follement que tu as vécu la tienne.
Je t'aime...