Et je t'entends papa, à peine réveillée, mais je t'entends t'activer dans la cuisine...
Tu commences déjà à râler parce que tu ne trouves pas les choses, que la vaisselle n'est pas faite. Mais au fond ça te fait sourire et moi aussi, parce que les dimanches matins c'est comme ça.
Il est encore tôt mais toi tu cuisines déjà, le dimanche il est pour toi.
Et je te retrouve un couteau à la main, en train de découper, hacher... Et cette bonne odeur de beurre, d'herbes et d'épices. Chuchotant dans la marmite... Bouillonnant...
Tu m'embrasse sur le front, oui, ça a toujours été comme ça.
Tu allumes le jukebox... Hier encore je dansais sur tes pieds en écoutant Eddy Mitchell pendant que le déjeuner cuisait...
C'est comme ça, les dimanches, les dimanches de mon enfance...
Et moi je danse, je danse et je n'entends rien d'autre que la musique et toi...
Pourtant toi tu ne parles pas, ça ne servirait à rien de toute façon, toi tu chantes...
Et à vingt et un ans, c'est encore bon de sentir qu'on peut être une enfant dans cette maison...
Comme les dimanches de mon enfance...