Et là, la foule... La foule belle et colorée, souriante, bruyante.
Ces hommes, ces femmes, ces enfants...
Dehors la nuit a inondé la ville.
Une toute nouvelle effluve envahit mes narines, celle du voyage, des rencontres, de la folie et des rires...
L'effluve de l'Afrique.
J'avance le coeur léger, à l'affût de l'inconnu, des chants, des prières, des odeurs...
Parmi ces gens aussi noirs que le basalte dont les sourires éclatants ressortent de leurs doux visages.
Ces mômes qui jouent, courant pieds et culs nus dans les rues.
Les yeux ébahis, l'authenticité et la sincérité de leurs actes me bouleversent.
Ces mômes, ignorants... Insouciants, comme on aimerait encore l'être...
La simplicité de l'enfance.
[...]
Gorée...
Sa prison, recouverte d'herbes verdoyante, élevée au dessus des falaises, semble respirée de nouveau, enfin libre...
Les maisons, rouges, roses, blanches, jaunes... Et j'en passe. Usées par tant d'histoire, belles de leur devenir.
Les ruelles ensoleillées se jettent dans l'océan, entourées de baobabs, foulées par les chèvres...
Une île de mémoire.
Des pieds entravés, des mains liées... La souffrance et l'espoir.
Et ces millions de sourires, disparus, vendus...