J'ai plus envie de vivre derrière les projets des autres et la peur de l'échec...
Tu veux que j'te dise comment je la vois notre vie ?
Un jour tu me diras : allez c'est parti, de toute manière qu'est-ce qu'on a à perdre ?
J'veux te voir là devant ce mur en pierre pas vraiment tout jeune, devant cette vieille baraque et t'entendre dire : c'est chez-nous...
Y'aurait des prés tout autour, des coquelicots pour y faire l'amour...
Les herbes hautes et affriolantes déposeraient des goûtes de rosée sur notre peau au petit matin.
Les châtaigniers offriraient le coin d'ombre tant recherché lorsque le soleil daignera arriver.
Et ce doux bruit de nature, ce doux bruit de simplicité laissant parfois place au silence.
Le matin la traite m'attendrait, et le lait crémeux n'attendrait pas longtemps pour être transformé en fromage et déposé dans la cave.
Le potager rayonnant de milles couleurs nous offrirait de suaves parfums, et le goût de la terre pour nos repas.
Je te regarderai dans ta bergerie parlant à tes bêtes et ça sentirait bon le foin et la campagne.
Derrière la ferme, les soirs de fête et de printemps, il y aurait un grand chapiteau, avec des guirlandes à grosse ampoules de toutes les couleurs, on y poserait quelques bottes de paille pour s'asseoir, et des marguerites pour égayer les planches de bois servant de table. Et puis y'aurait les amis, ceux qui jouent de l'accordéon et du violon, des enfants qui vagabondent, y'aurait du théâtre et du spectacle !
Tu diras que j'me répète, et t'auras pas tort...
C'est juste que moi ce rêve, il me tient à coeur et je m'y évade tous les soirs dès que je ferme les yeux.'