Ma pensée s'arrête à ses quatre murs. Elle bute contre le rigide.
Elle rebondit sans cesse mais ne s'échappe jamais.
Dedans. C'est le mot pour désigner l'intérieur.
Le dedans me rend vide. Aussi vide et désempli qu'un trou béant.
Faut que je sorte tu vois.
Je sens la terre, je la flaire, je la renifle.
Je m'allonge sur elle.
Je me sens tellement petite couchée là. Les pissenlits dépassent ma tête.
Et j'observe. J'observe la grandeur du monde lorsqu'on le voit d'aussi bas.
Mes yeux à même le sol rendent chaque brins d'herbes insurmontable.
Ce nouveau corps m'est inconnu.
Je le réalise. Il doit s'en passer des choses dans cette jungle de prairie.
Je ne suis pas seule.
Et j'aimerais rester petite encore un moment.
Rester petite en dehors pour éviter l'étroitesse du dedans.