La situation méritait d'être couchée sur du papier.
Une agréable odeur de café chaud s'échappait, mais elle, elle préférait le chocolat. "Un grand s'il vous plait !"
Les gens... Ils étaient là, comme elle... Le journal, un café, un petit blanc et les copains !
On ne s'entend presque plus penser.
La musique, les retrouvailles, les éclats de voix, et elle dans tout ça... Elle, elle regarde, elle observe, elle écrit.
Cela pourrait très bien être : "le trou du cul du monde" comme jasent certain. Et pourtant...
Cette campagne, cette montagne, ce petit bout de village, cette belle ruralité à la française l'enchantait.
Plus elle grandissait, plus l'authenticité lui apparaissait comme essentielle. Plus elle s'éloignait de ces villes et de ces boulevards, plus ce bitume monotone et ces gens qui courent tête basse, sans contempler, l'indifféraient.
Ces gens qui ne se connaissent pas, qui ne se regardent pas, qui ne sourient pas. Elle fuyait ces gens trop pressés, trop oppressés, pour savourer leur propre existence.
Elle fuyait le trop plein d'hommes sans envie et façonnés par leurs propres consommations.
Elle fuyait ce début affligeant de soumission, ce comportement de moutons de Panurge.
Elle fuyait, ou du moins, elle espérait le faire.
La prétention d'assurer qu'elle était différente de ceux qu'elle critiquait, elle ne l'avait pas.
Mais elle souhaitait s'en éloigner avant de ne plus pouvoir s'en apercevoir.
Me taire, respecter et trouver une nouvelle ligne d'écriture.
La fiction, peut être?