Comme si tout ce qu'elle avait vécu depuis des années était propulsé ici, contre lui.
Avec fureur et détermination.
Comme si l'amour qu'elle avait donné et contenu depuis tellement longtemps, s'en allait désormais, vers lui.
Avec douceur et émotion.
Ce matin là, y'avait pas grand chose à part eux deux. Et c'était bien suffisant.
Y'avait cette irrésistible envie de se serrer toujours plus. Et croyez là, si elle avait pu devenir partie intégrante de cet homme, elle l'aurait fait... Si elle avait pu devenir un au lieu de deux...
Y'avait cette angoisse de se lever, et celle de se dire que certaines parcelles de son corps ne touchaient pas le sien.
Elle ne voudrait pas qu'on la croit folle, non, mais il s'en faudrait de peu.
Elle se souvenait de chaque courbe, chaque ombre, chaque grain de beauté, de ce corps qu'elle admirait tant.
Ce matin là, elle n'en connaissait pas la raison, elle eu la certitude de n'avoir jamais été autant protégé.
La certitude de n'avoir jamais été autant aimé...
Il ouvrit les yeux, lui caressa le visage et ne dit pas un mot.
Et c'était bien plus qu'il n'en fallait pour l'apprivoiser.
Elle ressentait tout ce que les autres avaient refusé de lui donner, tout ce qu'elle avait toujours désiré avoir.
Elle se blottit alors, comme à son habitude, dans le refuge qu'elle s'était inventée, au creux de son cou ; puis referma les yeux, en sécurité.
Certaine que désormais, tout irait mieux.