Em.Mie

"L'essentiel est d'être ce que nous fit la nature. On n'est toujours que trop ce que les hommes veulent que l'on soit."

Jeudi 2 mai 2013 à 15:35

 S'échouer contre son corps.

Comme si tout ce qu'elle avait vécu depuis des années était propulsé ici, contre lui.

Avec fureur et détermination.

Comme si l'amour qu'elle avait donné et contenu depuis tellement longtemps, s'en allait désormais, vers lui.

Avec douceur et émotion.

Ce matin là, y'avait pas grand chose à part eux deux. Et c'était bien suffisant.

Y'avait cette irrésistible envie de se serrer toujours plus. Et croyez là, si elle avait pu devenir partie intégrante de cet homme, elle l'aurait fait... Si elle avait pu devenir un au lieu de deux...

Y'avait cette angoisse de se lever, et celle de se dire que certaines parcelles de son corps ne touchaient pas le sien.

Elle ne voudrait pas qu'on la croit folle, non, mais il s'en faudrait de peu.

Elle se souvenait de chaque courbe, chaque ombre, chaque grain de beauté, de ce corps qu'elle admirait tant.

Ce matin là, elle n'en connaissait pas la raison, elle eu la certitude de n'avoir jamais été autant protégé.

La certitude de n'avoir jamais été autant aimé...

Il ouvrit les yeux, lui caressa le visage et ne dit pas un mot.

Et c'était bien plus qu'il n'en fallait pour l'apprivoiser.

Elle ressentait tout ce que les autres avaient refusé de lui donner, tout ce qu'elle avait toujours désiré avoir.

Elle se blottit alors, comme à son habitude, dans le refuge qu'elle s'était inventée, au creux de son cou ; puis referma les yeux, en sécurité.

Certaine que désormais, tout irait mieux.

 

 

Jeudi 2 mai 2013 à 15:34

 Elle se plaisait à s'asseoir là, dans un café où elle n'avait jamais mis les pieds ; à côté de la fenêtre, le soleil commençait à lui chauffer les joues, encore toutes rouges du froid extérieur. C'était l'hiver.

La situation méritait d'être couchée sur du papier.

 

Une agréable odeur de café chaud s'échappait, mais elle, elle préférait le chocolat. "Un grand s'il vous plait !"

Les gens... Ils étaient là, comme elle... Le journal, un café, un petit blanc et les copains ! 

On ne s'entend presque plus penser.

La musique, les retrouvailles, les éclats de voix, et elle dans tout ça... Elle, elle regarde, elle observe, elle écrit.

Cela pourrait très bien être : "le trou du cul du monde" comme jasent certain. Et pourtant...

 

Cette campagne, cette montagne, ce petit bout de village, cette belle ruralité à la française l'enchantait.

Plus elle grandissait, plus l'authenticité lui apparaissait comme essentielle. Plus elle s'éloignait de ces villes et de ces boulevards, plus ce bitume monotone et ces gens qui courent tête basse, sans contempler, l'indifféraient.

Ces gens qui ne se connaissent pas, qui ne se regardent pas, qui ne sourient pas. Elle fuyait ces gens trop pressés, trop oppressés, pour savourer leur propre existence. 

 

Elle fuyait le trop plein d'hommes sans envie et façonnés par leurs propres consommations.

Elle fuyait ce début affligeant de soumission, ce comportement de moutons de Panurge.

Elle fuyait, ou du moins, elle espérait le faire.

 

La prétention d'assurer qu'elle était différente de ceux qu'elle critiquait, elle ne l'avait pas.

Mais elle souhaitait s'en éloigner avant de ne plus pouvoir s'en apercevoir.

 
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Jeudi 2 mai 2013 à 15:33

 Tu es comme le printemps qui arrive.

Comme un débordement de vie, comme une explosion de couleurs.

Tes sourires bourgeonnent parmi les miens.

La fraîcheur matinale de tes impulsions, la douce volupté des effleurements de nos journées. 

Tes caresses éclosent dans tes mains. 

Mieux que l'odeur du pain chaud, que ce parfum de violette et que de la saveur du vin.

Tu es comme le printemps qui arrive.

Comme une renaissance que l'on n'attendait plus lorsque le froid nous envahit.

 

Jeudi 2 mai 2013 à 15:31

 Alors bon.

Je te déteste d'être en éternelle suspension, en constante frivolité dans mon esprit et de voir avec quelle légèreté tu t'octroies mes songes.

Le moment insaisissable.

C'est agaçant, à vrai dire. Je suis là, bel et bien là, mais je n'arrive pas à te prendre.

Je ne peux pas te garder, t'emporter.

Ton odeur s'égare et je ne saisis pas. Non, vraiment, je ne saisis pas.

Tu me manques alors même que tu es encore là. Je me hasarde à m'oublier.

Comment dis-tu déjà ? "Qu'est-ce qu'il y a ?"

Est-ce possible de se manquer si nous sommes là ? 

J'adorerais posséder ce petit creux de peau, cette douce effluve de toi.

Tu le sais pourtant si bien.

Je te veux dans ton intégrité.

Dans le palpable et l'insaisissable.

Jeudi 2 mai 2013 à 15:27

 Je t'en veux.

Je t'en veux de me posséder à ce point. Je n'appartiens même plus à moi-même.

Mais putain ce que c'est bon...

Je vois défiler des maisons en pierre, des coquelicots et de la terre... Je nous vois ancrés là. 

 

Qu'est-ce qui cloche chez moi ? Tu peux me le dire ? Parce que moi j'y arrive plus. Moi j'vois plus ce qui va pas.

 

Toi t'es la petite cabane illuminée qu'on aperçoit quand on est perdu, celle qu'on attendait plus.

Toi t'es mon parfum à la violette, mon seul printemps en toute saison.

Toi t'es mon chocolat à moi. Celui qui fond sous la langue, celui qui craque sous les dents.

Je t'en veux d'être ma cabane, ma violette et mon chocolat.

 

Je t'en veux d'être autant toi.

Je t'en veux de ne plus être moi.

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